Voici les témoignages de trois participants, Marie-Claire, Anne-France et Lucien, au week-end de formation à Chaponost (près de Lyon) du 20 au 22 janvier 2017.
Marie-Claire :
Le ressenti :
J’ai été touchée par l’accueil, la fraternité, la joie et l’humour qui fusaient dans toutes les facettes de ces journées.
Le travail, le rythme :
Tout au long de ces journées les séquences d’apprentissage, entrecoupées de temps d’approfondissement de la Parole, des danses et des pauses ont été des temps forts, introduits avec beaucoup de souplesse et délicatesse. Parmi ces temps forts, je souligne la prière du matin (super ! ), le chant polyphonique de Chantal, ou nos voix sont devenues vibrations à l’intérieur et à l’extérieur, et l’heure de silence le samedi soir.
Et ce fut le troisième jour, avec une muraille à construire, rien que cela ! et à détruire, en plus, avec nous, les vagues ! : « Détruisez ce temple et en trois jours je le relèverai « Jn 2, 19. Nous sommes au cœur de la Parole et du temple.
Je vous livre une phrase de Paul Beauchamp : « l’instrument fragile de la prière, la plus sensible des harpes, le plus frêle obstacle à la méchanceté des hommes : tel est le corps ».
Merci à tous pour ce très chouette weekend.
Marie-Claire
Anne-France
J’y allais le cœur en fête, l’eau à la bouche et la soif au creux de tout mon être qui maintenant chaque année, attend, reçoit, se nourrit de ces 48 heures de pratique, au sein de notre famille Parole et Geste. Avide d’un ou deux nouveaux récitatifs à goûter.
Belle première soirée de découverte, bercés tant par la tendresse de cet amour sans mesure du Père pour moi, oui, moi, autant que pour toi, que pour chacun et chacune, depuis le commencement, que par la voix, le sourire et la ciselure de Chantal-douceur.
Puis le samedi s’écoula, d’apprentissage ensemble, en réflexion par groupes, de révisions, en exposé magistral, de laudes en rondes dansées, avec tous ces temps de partage dans le couloir ou dans la salle à manger, autour d’une boisson réconfortante, d’un repas. Mais curieusement, une sorte de nuage épais semblait s’être comme accroché à moi, m’empêchant d’accéder, d’adhérer… attente déçue, somnolence, désir en manque, absence de joie, presque du regret.
L’invitation à méditer la Parole reçue et à laisser descendre en nous l’appel m’a semblé impossible, tant était grande l’envie d’aller sous la couette. Mais dehors, sur un ciel palissant bleu- rosé se détachait la dentelle des arbres nus, des restes de neiges ont craqué sous mes pas, et les cris des enfants jouant dans l’air froid m’ont ressaisie ; doucement, en silence, la Parole a rejoint ce fond de moi pour l’entrouvrir. Et le soir, le long apprentissage de ce si beau cantique de P. de la Tour du Pin mis divinement en musique par M. Godard, sous la main fine et juste de Chantal a fini d’opérer. Alchimie merveilleuse : j’étais à nouveau « engendrée du dedans ». Lentement les personnages du tableau du Caravage parlaient sans mots, main du Christ Créateur, regards, invitation à l’acquiescement.
Le dimanche s’en retrouva tout régénéré, et à l’heure du bilan, débordait la gratitude, envers cette famille ici rassemblée, que le Seigneur m’avait permis de rejoindre, il y a bientôt 20 ans. Que de belles personnes, sous son regard ! Et nos « chefs » de famille, cette équipe d’anciens et de nouveaux, si étonnamment une avec toutes ses notes distinctes, qui nous offre toujours ces heures de festin annuel d’une telle qualité.
Alors, à tous ceux et celles qui n’ont encore jamais osé ou pu participer à ces journées de janvier, je voudrais dire : N’hésitez plus. L’an prochain, faites l’impossible. Venez, et goûtez. Vous ne serez pas déçus !
Anne France
Lucien
Avant tout, j’aimerais partir du début de mon aventure avec ‘’Parole et Geste’ ’ :
Mt 11, 25-27 : « En ce temps-là, prenant la parole, Jésus dit : ‘’Je te bénis Père, Seigneur du ciel et de la terre, car tu as caché cela à des sages et des intelligents et tu l’as révélé aux petits. »
Luc 10, 20 : « Réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux… »
Voilà les paroles et gestes qui m’ont saisi en août 2015, lors de la fête St Laurent à Lourdes. La manière dont Pierre Davienne nous présentait la Parole par l’expression du corps m’a fait mieux comprendre qu’il s’agissait bien d’une Parole actuelle qui a le pouvoir de nous mettre en mouvement pour ‘’faire’ ’et ‘’mettre en pratique’ ’.
J’ai eu tout de suite envie de transmettre cette pratique, plus particulièrement à la Fraternité Saint Laurent de Toulouse dont je fais partie, pour laquelle je me fais du souci pour savoir quoi faire pour habiter notre corps et pour vivre de la Parole d’une manière authentique.
Après cette première expérience, j’ai eu l’occasion de reprendre certains récitatifs lors de diverses rencontres.
Je pensais cependant en rester là. Mais vous m’avez sollicité à remettre l’ouvrage sur le métier avec l’invitation au week-end de formation en janvier 2017. C’est toujours exigeant de repartir à l’apprentissage. Mais, entendre : « Tu as du pris à mes yeux… et je t’aime. » , ça ne laisse pas indifférent.
C’est l’écho de cette phrase que j’ai entendu tout au long de ce Week-end au travers de ‘’vos paroles et de vos gestes’ ’. « Tu as du prix à mes yeux, et je t’aime. » Alors, plutôt que de dire MERCI, je dirais AMEN, car j’ai appris que ça veut dire : « J’y crois, je me suis appuyé sur du solide. » (C’est parce que j’ai enfin compris tout le sens de ce mot que je me suis réconcilié avec). Alors, il y a le « Je t’aime » (Is 43, 1-6), mais voilà ! En plus il faut y aller (Mt 9, 9-13) !
Pour moi, ça a été très profitable. Cette gestuelle, souvent répétée, me permet de mémoriser bien sûr, mais aussi d’imprimer en moi toute la profondeur de ce que veut me dire la Parole. Malgré le nombre important de participants, il me semble que chacun a pu prendre sa place. Pour ma part, je sais que je suis trop tendu à vouloir engranger et mémoriser un peu, et si peu ! Cependant, j’apprécie l’intensité du travail. A côté de cela, il y a des moments de détente. Et j’ai énormément de plaisir, en même temps que de la difficulté à danser en cercle. Il y a quelque chose, comme du partage de nos fragilités, et il s’en dégage une force, une solidarité, et je ne sais quoi d’autre… du plaisir dans la simplicité et la paix.
Me reste encore beaucoup à apprendre sur la manière de transmettre : donner du plaisir à dire la Parole, la déguster, la vivre au fond de soi et entre nous.
Lucien Habouzit, le 27 janvier 2017