Ma gorge exalte le Seigneur
et mon souffle exulte en Dieu mon Sauveur, Lc 1, 46-47
Une journée de travail, devenue une journée de louange.
Nos deux groupes, ceux de Domène et de La Mure, se sont retrouvés comme chaque année, pour apprendre ensemble un nouveau récitatif : le Magnificat.
Mais avant de parler d’apprentissage, parlons plutôt de partage. L’accueil chaleureux des uns et des autres, le petit autel dressé avec amour et simplicité dans la salle paroissiale, le bouquet de tournesol préparé par F., la vue magnifique comme un écrin en arrière-plan sur les sommets enneigés de La Mure, ont d’emblée placé cette journée sous le signe de la fraternité, du recueillement, de l’écoute et de la prière. Il ne restait plus qu’à la porter à son plein épanouissement ! Et ce fut fait dans une belle coopération :
- Revoir d’abord les récitatifs que l’on connaît, pour se donner de l’ardeur au travail et un élan collectif.
- Puis danser ensemble et offrir à l’unisson nos gestes et nos paroles aux uns et aux autres, et à Dieu. Plusieurs personnes ont remarqué la beauté et l’harmonie du cercle formé par le groupe, comme une illustration de la prise en compte de l’autre, comme une manifestation de cette grâce qui nous habite de pouvoir ensemble recevoir la Parole, la prier, la partager et en vivre.
- Puis commence le travail sur le nouveau récitatif (Magnificat. Luc 1, 46-55): L’écouter, le gestuer, lentement le mémoriser.
- Réfléchir et comprendre, s’étonner et questionner librement, pour aller au plus profond du sens.
- Arrêt sur le geste de « Saint est Son Nom», ou encore sur celui de « la petitesse de Sa servante » .
- Pourquoi ce terme de gorge, allusion à la nefech hébraïque, d’où surgissent à la fois la Vie, le Souffle de Dieu, et la Parole transmise?
- S’arrêter un moment sur le souffle, rouah, sans lequel nous n’existerions pas, ni physiquement, ni spirituellement !
- Sentir et extirper de soi ce magnifique geste de miséricorde qui prend naissance dans les entrailles de Dieu, puis monte, s’ouvre et s’offre aux hommes…
Ainsi ma Parole, quand elle sort de ma bouche,
elle ne retourne pas vers moi à vide,
sans avoir fait ce que je désire et accompli ce pourquoi je l’ai envoyée. Is 55, 10-11
Une journée de louange, devenue à son tour une journée de transmission et d’écoute.
Transmettre la Parole pour qu’elle ne revienne pas à vide !
Ce jour-là, cette Parole s’est « remplie » de la participation de G. et d’Y. Parfois absentes, parfois en retrait, parfois silencieuses, et pourtant là où on ne les attend plus :
- En fin de journée, G. voulait apprendre, feuillet en main, le récitatif du signe de croix, « mais un peu à la fois … » !
- Y…, silencieuse, souvent avec nous pour danser. Et dans le silence de notre groupe ce nom sorti soudain de sa bouche : « Jacob! ». Seul mot qu’elle prononcera ce jour-là…
Pour tant de joie reçue, pour tant d’échanges spontanés, pour tant d’élan partagé,
Sois béni Seigneur !
Sois béni Seigneur, pour cette journée où nous avons fait monter tous ensemble vers Toi la Parole que Tu nous as donnée, comme la plus belle des offrandes, celle qui dure dans les esprits et dans les cœurs pour qu’on en vive.
N’oublions pas tous ceux empêchés de venir ce jour…
Marie- Hélène