Lettre d’information n° 39 – Eté 2022

Un livre « Quand la Parole prend corps » qui n’a pas pris une ride !
En 2009, paraissait le livre – dvd de Parole & Geste Quand la Parole prend corps.
En 2022, un besoin de revenir sur quelques fondamentaux s’est exprimé au sein de l’association.

D’une saison à une autre, voici quelques échos d’échanges entre transmetteurs (en janvier à Limonest) puis entre membres du conseil d’administration (en juin à Vénissieux) sur des extraits (notés en italique) du livre de Parole & Geste Quand la Parole prend corps (pages 129- 130).

La radicalité du message évangélique réside dans le fait que l’accès à Dieu est offert à travers le corps du Christ. La communion à Dieu, en Dieu, est possible par la communion en Christ, Parole de Dieu qui a pris chair.

L’accès à Dieu est possible à travers le corps du Christ, Parole faite chair ; Il nous rejoint dans notre propre chair jusqu’à l’accomplissement.

La particularité de Jésus est nouvelle : il fréquente toutes les populations des plus fragilisées au plus marginalisées.

Dans mon groupe, ce sont des personnes en fragilité : une proximité avec la vulnérabilité. En communion à travers la Parole, elles se sentent plus fortes : le Seigneur s’est donné dans sa Parole qui est incorporée et qui fait qu’Il est là.

Le groupe de récitatifs est une fraternité dans la paroisse fragile et dispersée.

Gestuer la parole de Dieu n’est plus seulement intérioriser une parole en faisant participer le corps, gestuer est désormais participation au Seigneur.

La participation au Seigneur dans la gestuation, c’est se laisser façonner par la Parole.

Être habité par la Parole c’est participer au corps du Christ.

En regardant les Sœurs gestuer, je pouvais voir comment le Seigneur s’était révélé à chacune d’elles : la façon de faire les gestes est un témoignage de foi.

Un chant qui me revient : « Devenez ce que vous recevez … le corps du Christ ». Plus on est en lien avec la Parole pour qu’elle prenne corps, plus elle transparaît dans notre façon de vivre, pas pour soi, mais pour faire quelque chose pour les autres.

Quand le groupe de récitatifs partage sur un geste ou sur la Parole, il se nourrit des uns et des autres : la Parole est le pain de vie : une nourriture. Pas d’alliance sans repas et le corps a une place importante. Une analogie avec l’Eucharistie : comme le prêtre rend présent le Christ par le pain et le vin, il nous figure « tous » car nous sommes tous, de par le baptême, prêtre, prophète et roi.

C’est par analogie donner corps à la Parole, c’est livrer son propre corps, sa propre vie pour que l’Eglise se constitue comme corps du Christ.

Le groupe de récitatifs permet une communion avec le Seigneur : le Christ se pose, il transmet, il touche… : on approche quelque chose de cela ; chacun dit le geste qui l’a touché.

Lorsque nous gestuons, le Christ est au centre et nous en périphérie, tous ensemble nous en nourrissant au même moment. C’est très incarné de faire corps et à la fois très spirituel.

La Parole de Dieu reçue ensemble nous permet de lutter. 

Expérimenter que gestuer la Parole, c’est sacramentel.

Le récitatif est quelque chose qui m’habite, cela me rentre au-dedans… comme une éponge imbibée de toute cette force.

Ceux qui gestuent deviennent « la famille de Jésus » : ceux qui écoutent et font la Parole deviennent porteurs de cette Parole de sorte qu’elle soit enfantée au monde.

Dans une rencontre de récitatifs, les transmetteurs et les participants se donnent : c’est un lieu de « maternité spirituelle »

Le geste d’un récitatif est choisi pour accompagner les mots, souvent, ce geste nous dépasse : il va plus loin que ce que l’on avait imaginé. C’est un sens nouveau qui ouvre des possibles.

Le geste d’un récitatif renvoie à celui d’un autre récitatif ; dans ma mémoire il convoque tout mon être.

Il n’y a pas de dichotomie entre la Parole, le geste, la vie. Je me libère pour libérer aussi les autres.

La Parole veut faire en nous un chemin : il faut se laisser apprivoiser.

La parole de Dieu- lors de la gestuation- nous aide à relire ce que nous avons vécu et à le faire mûrir dans le groupe.

En Genèse 32,23-32, Jacob va vivre son nom et son corps marqués par la rencontre avec Dieu.

 Transmettre la Parole c’est rencontrer Dieu.

Que votre été se peuple de belles rencontres !

Marie-Annick V.